Alors que la 7ème limite planétaire est en passe d’être dépassée, l’impact des activités humaines sur nos écosystèmes n’est plus à démontrer. La bonne nouvelle ? Il n’est pas trop tard pour agir : on peut, toutes et tous, réduire notre impact au quotidien. Mais pour agir, encore faut-il être capable de comprendre et de mesurer son impact, pour cibler au mieux ses actions. Et pour cela, il faut d’abord et avant tout calculer son empreinte écologique. Pour affiner l’analyse et comprendre plus en détail son empreinte, il est également possible de calculer son empreinte carbone, son empreinte forêt et son empreinte eau.
Empreinte écologique
Apparue lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992, la notion d’empreinte écologique a été définie deux ans plus tard en 1994 par les chercheurs Mathis Wackernagel et William Rees. Elle prend en compte, d’une part, la biocapacité (capacité de la Terre à régénérer des ressources et à assimiler les “déchets” comme les émissions de gaz à effet de serre), et, d’autre part, les activités humaines (production, consommation et déchets). Concrètement, l’empreinte écologique permet de calculer la superficie “consommée” chaque année par un individu et donc de mesurer la pression exercée par les humains sur les ressources naturelles et les services écologiques fournis par la nature.
💡 En France, l’empreinte carbone représente 55% de l’empreinte écologique.
Si un pays, une entreprise ou un individu consomme plus en une année que ce que la Terre est en capacité de lui offrir, alors il est en déficit écologique. Aujourd’hui, la plupart des pays de l’hémisphère nord sont dans une situation de déficit écologique.
Quand un pays est en déficit écologique, on appelle « jour du dépassement » le jour à partir duquel il vit à crédit et consomme plus de ressources que ce que la Terre peut générer en une année (en prenant comme hypothèse que toute l’humanité vit comme le pays étudié). Le jour du dépassement évolue tous les ans en fonction de la consommation. En 2024, le jour du dépassement a eu lieu le 1er août au niveau mondial, soit 5 mois plus tôt qu’en 1970. En France, le jour du dépassement a eu lieu le 07 mai 2024.
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Empreinte carbone
L’empreinte carbone permet de calculer et mesurer les émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines. Les 3 principaux gaz à effet de serre sont le Dioxyde de Carbone – CO2 (Combustion des énergies fossiles / Déforestation, en grande partie liée à l’agriculture / Feux de forêts), le Méthane – CH4 (Élevage bovins / Extraction et transport des énergies fossiles) et le Protoxyde d’Azote – N2O (Engrais et fertilisants chimiques azotés).
L’empreinte carbone moyenne en France est de 9,9 tCO2eq/personnes. Elle est largement due à notre alimentation et aux transports. Pour respecter l’Accord de Paris sur le Climat et limiter le réchauffement à +2°C par rapport à l’ère préindustrielle, nous devrons émettre plus que de 2 tCO2eq/personnes d’ici à 2050.
💡 Un aller-retour Paris-New York en avion émet environ 2 tCO2eq
Empreinte forêt
Développé par l’association Envol Vert, l’empreinte forêt permet de calculer l’impact de notre consommation sur la déforestation en mesurant la surface nécessaire pour subvenir à nos modes de vie et nos consommations. Une grande part de notre empreinte forêt est liée à notre alimentation (soja, bœuf, café et cacao) et à notre consommation de bois d’œuvre, d’huile de palme (majoritairement utilisée dans les carburants), d’hévéa, et de minerais.
💡 L’agriculture et l’élevage sont responsables de 90% de la déforestation dans le monde (FAO). Adopter une alimentation végétarienne et privilégier une consommation responsable permettrait ainsi de réduire de 88% son empreinte forêt (Envol Vert).
L’empreinte forêt moyenne d’un Français est de 352m², soit la surface de 4 logements moyens. Sur ces 352m², 206m² sont liés à la production de soja pour nourrir les élevages européens.
Empreinte eau
Calculer son empreinte eau, cela revient à mesurer la quantité totale d’eau nécessaire à la production des biens et services consommés quotidiennement. L’empreinte eau prend donc en compte notre consommation directe (eau pour boire, tirer la chasse, se laver, faire la cuisine, …) et indirecte (l’ensemble de l’eau nécessaire à la production des biens que nous utilisons).
L’empreinte eau prend en compte trois “types d’eau” différents :
- L’eau bleue : eau souterraine, de surface ou de réserve (utilisée pour l’irrigation ou dans les processus industriels)
- L’eau verte : eau de pluie stockée dans les sols (utilisée pour la croissance des cultures sans recourir à l’irrigation artificielle)
- L’eau grise : volumes d’eau nécessaires au traitement et à la dépollution des eaux contaminées
Les pressions exercées sur l’eau sont de plus en plus fortes à mesure que les modes de vie évoluent. Selon les projections de l’ONU, 40% de la population mondiale pourrait faire face à des déficits en eau douce d’ici 2030, et donc se retrouver en situation de stress hydrique. En France, certains territoires font déjà face à des pénuries d’eau, notamment du département des Pyrénées-Orientales.
10 actions pour réduire son empreinte écologique
- Réduire sa consommation de viande (notamment de viande rouge)
- Réduire sa consommation de poisson
- Consommer des produits locaux et de saison
- Acheter en seconde main
- Au quotidien, préférer la marche, le vélo et les transports en commun à la voiture
- Arrêter de prendre l’avion
- Acheter des appareils numériques reconditionnés
- Isoler son logement et faire appel à un fournisseur d’énergie renouvelable
- Changer de banque et épargner au profit de la transition écologique
- Voter et soutenir des marques respectueuses du vivant
- (Bonus) Participer à une fresque des frontières planétaires, une fresque du climat, un atelier 2 tonnes, une fresque des forêts ou bien encore un atelier compte-gouttes !