L’action climatique permettrait d’économiser 1 000 milliards d’euros au sein de l’Union européenne

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PAR Marina Yakovlev

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Economie

SOMMAIRE

C’est le résultat d’une étude publiée lundi 15 janvier par le Climate Action Network (CAN) : les économies engendrées par les politiques climatiques pourraient atteindre 1 000 milliards d’euros dans l’Union européenne d’ici 2030. Pour le CAN, “les retombées positives des politiques climatiques […] dépassent largement les coûts de ces mêmes politiques”.

Agir pour le climat permet de faire des économies

Si les politiques climatiques ont un coût non négligeable, lié notamment à la mise en place et l’achat de nouvelles infrastructures et d’équipements, les bénéfices engendrés par ces politiques dépasseraient largement les coûts.

Selon le rapport, mettre en place des politiques climatiques ambitieuses dans les domaines des transports, du logement et de l’économie circulaire permettraient de réaliser des économies liées à la baisse de la consommation des énergies fossiles (21 milliards d’euros) et à la baisse de l’utilisation de certains matériaux (24,7 milliards d’euros).

Outre les bénéfices économiques directs, les politiques climatiques permettraient également de réduire la pollution de l’air, et donc de diminuer les dépenses de santé publique. En France, de telles mesures permettraient une économie de plus de 26 milliards d’euros dans le secteur de la santé, ainsi que ****d’éviter près de 3000 décès prématurés chaque année. Pour rappel, la pollution de l’air serait aujourd’hui responsable de plus de 48 000 décès en France et 253 000 en Europe chaque année.

Tableau : synthèse des co-bénéfices d'une trajectoire climatique compatible avec le 1,5° pour la France, à l'horizon 2030

L’inaction climatique, une bombe économique à retardement

La tendance des politiques climatiques actuelles en France engendrerait une perte économique de 705 milliards d’euros d’ici 2100. Si les politiques climatiques venaient à régresser, la perte s’élèverait alors à plus de 4 000 milliards d’euros d’ici 2100. L’étude montre également que plus on tarde à agir, plus les pertes économiques seront conséquentes. A l’inverse, une politique climatique ambitieuse pourrait créer un gain économique de plus de 145 milliards d’euros d’ici à 2030.

Pertes évitées dans le cadre d'une trajectoire de 1,5°C VS scénarios d'inaction et de politiques déclarées à l'horizon 2100 (France)

« Cette conclusion va à l’encontre de la tendance à suspendre les politiques climatiques par temps de crise comme on le constate dans les pays européens »observe le Réseau Action Climat, qui appelle le gouvernement français à redoubler d’ambition. D’ici fin juin 2024, les Etats membres devront remettre à l’Union européenne leurs NECP (National Energy and Climate Plans), qui, pour le moment, ne sont pas jugés à la hauteur par les associations écologiques.

Ce nouveau rapport sera-t-il suffisant pour convaincre les Etats membres d’investir massivement dans la transformation écologique de leurs pays ?

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