A deux semaines de la COP29 sur le climat, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) a publié son quinzième « Emissions Gap Report », et ses conclusions font froid dans le dos. Si les pays poursuivent les politiques climatiques actuelles, le réchauffement devrait atteindre +3.1°C d’ici la fin du siècle par rapport aux niveaux préindustriels. Soit le double de l’objectif fixé par l’Accord de Paris (1.5°C – 2°C max).
Un monde à +3.1°C, ça veut dire quoi ?
Une situation qui s’empire, années après années. Dans son rapport publié en 2023, le PNUE prévoyait une hausse de 2.5°C à 2.9°C d’ici 2100. À ce rythme-là, des régions entières du globe vont devenir inhabitables. Dans un monde à +2°C, un tiers de la population mondiale sera exposée à des chaleurs extrêmes.
A +3.1°C de réchauffement climatique mondial, l’intensité et la fréquence des impacts du changement climatique vont fortement augmenter. La hausse du niveau des mers accélèrera le phénomène d’érosion du trait de côte et les submersions marines seront plus fréquentes, menaçant les infrastructures côtières.
+1.5°C, un objectif devenu inatteignable ?
Le PNUE montre que la capacité du monde à respecter l’objectif de +1.5 °C « disparaîtra en quelques années » sans une action rapide. Bien qu’il soit encore « techniquement possible d’atteindre » l’objectif de +1.5°C de l’Accord de Paris, cela nécessiterait un effort considérable de la part des pays du G20, responsables de près de 80% des émissions mondiale.
Les émissions de GES ont atteint le niveau record de 57,1 milliards de tonnes d’équivalent CO2 en 2023, malgré les engagements pris au niveau mondial pour réduire les émissions. Les Etats doivent donc collectivement réduire leurs émissions de 42% d’ici à 2030 et de 57% d’ici à 2035, par rapport aux niveaux de 2019, afin de ne pas dépasser le seuil de +1.5°C. En comparaison, les engagements climatiques actuels des pays mènent seulement à une baisse de 2,6% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.
Chaque dixième de degrés comptent
« No more hot air, … please ! », le titre du rapport du PNUE ne pourrait pas être plus explicite. Si les gouvernements mettent pleinement en œuvre leurs plans climatiques actuels, l’augmentation de la température pourrait être limitée à +2.6°C. En revanche, la poursuite des politiques actuelles entraînerait un réchauffement de +3.1°C, selon les conclusions de l’étude. La bonne nouvelle ? Chaque dixième de degrés comptent. Il est donc plus que jamais urgent que les Etats, les entreprises et les citoyens agissent pour un futur vivable.
Pour réussir la transition vers une société neutre en carbone, les pays du monde entier devront investir entre 900 millions et 2,1 milliards de dollars par an entre 2021 et 2050. Un investissement conséquent, mais qui permettrait de prévenir les coûts liés au changement climatique, à la santé et aux dommages causés à la nature.