Explosion des maladies chroniques, multiplication de maladies infectieuses émergentes, omniprésence du risque de pandémie, … L’humanité est entrée dans « une ère de la maladie ». Dans le même temps, des effondrements écologiques majeurs sont en cours, comme le déclin de la biodiversité, l’intensification des événements climatiques extrêmes, ou encore la multiplication des pollutions incontrôlables. Et si les deux étaient liés ? C’est l’approche One Health.
🦆 60% des maladies infectieuses émergentes chez l’humain sont d’origine animale
🦟 Chaque année, pour 13 zoonoses, on dénombre 2,2 millions de morts
🪲 40% des cultures vivrières perdues sont dues à des maladies et ravageurs
🌡️ 70 000 morts par an dans le monde sont provoquées par des maladies vectorielles, un chiffre qui risque d’augmenter avec l’élévation des températures
L’approche One Health
L’approche One Health part d’un postulat simple : la santé des humains, celle des animaux et celle des écosystèmes sont intimement liées ; lorsque l’une est dégradée, les deux autres le sont également. Notre santé est radicalement dépendante de celles des milieux naturels qui nous entourent et des espèces végétales, animales et microbiennes qui les peuplent. Ainsi, si la santé humaine dépend fondamentalement du maintien de milieux naturels en bon état, alors en préservant ces derniers, c’est l’ensemble des bénéfices qu’ils nous apportent qui sont aussi préservés.
Les 5 principes de l’approche One Health
1️⃣ Considérer la santé comme un état de bien-être physique, mental et social (et pas seulement comme l’absence de maladie)
2️⃣ Adopter une approche planétaire (en considérant ses déterminants naturels) et communautaire (en prenant en compte les inégalités) de la santé et adapter les pratiques de soin en conséquence
3️⃣ Faire de la santé l’objectif de toutes nos politiques publiques et activités économiques, et changer pour cela les indicateurs devant mesurer le bon fonctionnement de nos organisations
4️⃣ Se doter de moyens de mesure territorialisés de la santé (humaine mais pas seulement), et faire de ces diagnostics des occasions de renouveler le dialogue entre citoyens, entreprises et institutions
5️⃣ Oser remettre en question nos modes d’organisation et de production (agriculture extractiviste, transports mondialisés, tourisme de masse…) participant à dégrader la santé globale.
Repenser nos sociétés à travers le prisme de l’approche One Health
À quoi ressemblerait notre monde si nous étions pleinement conscients et organisés autour des interdépendances qui lient notre santé humaine à celles du vivant non-humain et des écosystèmes ? C’est la question que s’est posé le cabinet de redirection écologique sinonvirgule, qui vient de publier une étude qui s’interroge sur notre rapport à la santé et la nécessité de relier santé humaine, santé animale et santé des écosystèmes.
Monde 1 – La santé décloisonnée
Les institutions et pratiques des trois santés ont presque fusionné, permettant des collaborations poussées à différents niveaux (du plus local au plus global) et entre les milieux (formations et pratiques, politiques, institutions).
Monde 2 – La santé planétaire
Ce monde est réorganisé autour de l’atteinte d’une pleine santé humaine dans le respect des limites planétaires. Cela implique de nouvelles pratiques de soin et de diagnostics, ainsi que de nouvelles façons d’organiser la société et de mesurer son bon fonctionnement.
Monde 3 – La santé commune
Dans ce troisième et dernier monde, les sociétés humaines ont créé les conditions d’une cohabitation pérenne avec les êtres qui le composent. On y découvre de nouveaux territoires de santé partagée, où la production s’ancre pleinement dans les cycles naturels, et où les communs sont gouvernés par des institutions multi-spécifiques.