L’océan couvre plus de 2/3 de la surface de la Terre, et pourtant il est largement méconnu. Surtout l’océan profond (à partir de 200m de profondeur et jusqu’à 10 935m !) qui représente plus de 90% du volume global des océans. On connaît mieux l’espace que le fond des océans.
L’océan profond : un sanctuaire pour la biodiversité
À ces profondeurs, les conditions de vie ne sont pas favorables : peu de nourriture, très peu ou pas de lumière, pression élevée, et températures basses (sauf près des volcans sous-marins). Pourtant, l’océan profond est le réservoir d’une biodiversité riche et fascinante, à tous les niveaux de profondeur, très peu décrite, et d’écosystèmes peu étudiés.
Au moins 80% des espèces des profondeurs sont bioluminescentes (produisent de la lumière), ce qui leur permet de communiquer, chasser, se camoufler…
L’océan profond : un régulateur du climat
En plus d’être un sanctuaire pour la biodiversité (très peu décrite), l’océan profond participe à la régulation du climat :
- Réservoir de chaleur : il absorbe une grande partie de l’excès de chaleur atmosphérique.
- Puits de carbone : il séquestre sur le long terme 30% du CO2 atmosphérique anthropique.
Des courants marins profonds contribuent à la circulation de la chaleur et des nutriments.
Mais ces rôles et la biodiversité sont menacés par le dérèglement climatique via la hausse de température de l’eau à toutes les profondeurs.
La menace de l’exploitation minière des fonds marins
L’équilibre fragile de l’océan profond est aussi menacé par l’exploitation minière des fonds marins. Le fond des plaines abyssales (> 3 000m) contient des nodules polymétalliques riches en fer, manganèse, nickel, cuivre, cobalt, et cérium.
Leur exploitation par l’industrie minière engendrerait de la pollution sonore, lumineuse, chimique et une mise en suspension des sédiments dans la colonne d’eau. Il y a actuellement peu d’études sur les conséquences potentielles pour la biodiversité et les écosystèmes. Le principe de précaution doit s’appliquer.
Aucun cadre réglementaire n’existe à ce jour. Les militants et les scientifiques appellent à un moratoire sur l’exploitation minière des fonds marins en attendant plus d’études scientifiques concernant l’impact sur les écosystèmes de l’océan profond. A ce jour, 24 pays dont la France, le Canada et le Brésil ont mis en pause leurs projets d’exploitation.