Nouveau rebondissement dans l’affaire qui oppose le lobby de la viande et le gouvernement aux fabricants d’alternatives végétales à la viande. Hier, le Conseil d’Etat a de nouveau suspendu un décret du gouvernement interdisant la dénomination « steak », « saucisse », « lardon » ou « bacon » végétaux.
De nouveau ? Eh oui ! Car le gouvernement, qui n’en n’est pas à son premier coup d’essai, avait publié en juin 2022 un premier décret qui avait été, lui aussi, suspendu par le Conseil d’Etat.
Suite à la publication d’un second décret fin février 2024, les fabricants d’alternatives végétales à la viande ont déposé un référé-suspension devant le Conseil d’Etat, en arguant qu’un tel décret « compromet la création d’une filière française des alternatives végétales à la viande » et « crée une inégalité de concurrence préjudiciable » (le texte ne concernant que les produits français, et non les produits végétaux importés).
Côté gouvernement, on s’inquiète que l’utilisation de ces appellations, telles que « viande végétale », puisse induire le consommateur en erreur. Un argument quelque peu léger (coucou les plateaux de fruits de mer et les laits corporels), qui n’a pas suffi à convaincre le Conseil d’Etat, qui estime « qu’il existe un doute sérieux sur la légalité » d’un tel décret.
Pendant ce temps, le lobby de la viande continue à véhiculer l’image du flexitarisme comme un régime alimentaire où la viande a une place centrale (cf leur campagne publicitaire), en toute légalité, sans jamais avoir été inquiété par le gouvernement pour publicité mensongère ou pour création d’un sentiment de confusion chez le consommateur.
Le gouvernement osera-t-il publier un troisième décret ? Jamais deux sans trois ? Affaire à suivre …