A l’approche des fêtes de fin d’année, une question revient souvent : le sapin de Noël, écolo ou pas écolo ? Si on regarde l’empreinte carbone uniquement, l’impact du sapin de Noël est presque dérisoire. En effet, il ne représente en moyenne que 1% des émissions totales liées aux fêtes de fin d’année. Mais, on ne vous le dira jamais assez, il n’y a pas que le climat dans la vie : le faible coût carbone du sapin ne doit pas occulter le reste de son empreinte écologique et sa symbolique (un arbre jetable, faut le faire quand même !)
Le sapin naturel
Glyphosate, pesticides, fongicides, hormones de croissance … La culture du sapin naturel est gourmande en produits chimiques et phytosanitaires. Dans le Morvan, où sont produits près du quart des sapins de Noël en France, des voix s’élèvent contre cette culture. Dans leur ligne de mire ? L’utilisation de pesticides et la monoculture, deux pratiques nocives pour les sols et la biodiversité.
« Les sapins subissent une quantité d’intrants absolument insupportable et inadmissible pour un produit qui n’est pas nécessaire à la survie de l’espèce humaine »
Marie-Anne Guillemain, dans l’émission La Terre au carré sur France Inter
Ces dernières années, les sapins recouverts de neige artificielle, colorés en bleu, vert ou rouge, font leur apparition en France. Le problème ? En raison des produits chimiques qui recouvrent ses branches, le sapin ne pourra pas être composté ou broyé pour servir de paillage dans les jardins, et sera donc incinéré. Ces produits chimiques sont également dangereux pour notre santé, car ils émettent des polluants qui contaminent l’air intérieur de nos logements.
Le sapin artificiel
Si le sapin de Noël naturel n’est pas si écolo que ça, est-ce que le sapin artificiel est une bonne alternative ? Pas vraiment.
Les sapins artificiels sont produits majoritairement en Asie, à partir de plastique (et donc de pétrole). Il faudrait le garder près de 20 ans pour compenser l’impact de sa fabrication et de son acheminement, selon l’Ademe. La vente de sapin artificiel représentait 11% des achats en France en 2023, selon les chiffres communiqués par l’Association française du sapin de Noël naturel. Ceci explique en partie la faible part du sapin dans l’empreinte carbone moyenne des fêtes de fin d’année.
Non recyclable, les sapins artificiels finissent en décharge, où ils mettront plusieurs siècles à se décomposer. Ils peuvent également être incinérés, et dégagent alors des vapeurs toxiques et dangereuses pour l’environnement et pour l’homme.
Les alternatives durables
La location de sapin
Est-ce que vous achèteriez une plante d’intérieur pour la jeter à la poubelle au bout de quelques semaines ? Non ? Alors pourquoi le faire avec les sapins ?
Il faut cinq à dix ans pour produire un sapin de Noël naturel … qui sera utilisé quelques semaines seulement. Louer un sapin (qui est replanté ensuite), plutôt que de l’acheter, représente donc une bonne alternative. De nombreuses enseignes proposent les sapins à la location, comme My little sapin, ecosapin ou botanic.
Les labels
Pour bien choisir son sapin naturel, l’Ademe recommande les labels suivants :
La certification Plante Bleue : rassemble des horticulteurs et pépiniéristes engagés dans une démarche de production respectueuse de l’environnement.
Le label MPS : évalue l’impact environnemental des productions, en prenant en compte les consommations d’engrais, d’énergie, d’eau, de produits de protections des récoltes (insecticide, fongicide, herbicide…), la consommation de CO2 de la production.
Le label Max Havelaar : garantit que la culture respecte les droits des travailleurs. Il garantit également une utilisation limitée de fertilisants et de pesticides, et une consommation d’eau réduite.
Le label AB : permet d’identifier les produits issus de l’Agriculture Biologique.
Le sapin DIY
La meilleure alternative reste néanmoins de faire son sapin soi-même, avec du bois, une échelle ou même des livres ! Pour les moins créatifs (et les plus flemmards) d’entre vous, il existe aussi des sapins en bois en grande surface, mais dans ce cas, attention, on veille à le garder d’une année à l’autre.
