Pour le PDG d’ExxonMobil, la lutte contre le changement climatique ne doit pas signifier l’abandon du pétrole. Non, vous ne rêvez pas.
Le 19 mars dernier, dans un entretien accordé à Yahoo Finance, Darren Woods, PDG d’ExxonMobil, a balayé du revers de la main la nécessité de réduire notre consommation d’énergies fossiles. Pour lui, la vraie priorité réside dans le développement de technologies de captage de CO2 (ou comment faire all-in au poker avec une paire de 2).
La veille, le 18 mars, lors du sommet pétrolier « CERAWeek » a Houston au Texas (USA), Amin Nasser, PDG de la compagnie pétrolière saoudienne Aramco, a affirmé qu’il fallait « abandonner la fantaisie de sortir du pétrole et du gaz ».
Ironie du sort, au lendemain de la déclaration de Darren Woods, Global Witness a publié une étude avec des résultats plus qu’inquiétants : les émissions liées aux grandes entreprises pétrolières et gazières (Shell, BP, TotalEnergies, ExxonMobil et Chevron) pourraient entraîner la mort de 11.5 millions de personnes en raison des fortes chaleurs d’ici à 2100.
Alors que le monde connaît des températures records (coucou les +60°C au Brésil et les écoles fermées au Soudan du Sud à cause des fortes chaleurs), que l’année 2024 pourrait devenir l’année la plus chaude jamais enregistrée, qu’une étude a démontré le lien entre changement climatique et pression inflationniste, que le chef de l’OTAN alerte sur le fait que le changement climatique menace la sécurité mondiale, que les records de ces derniers mois pourraient être la traduction de l’accélération du changement climatique, et que pour l’ONU la planète « est au bord du gouffre », les compagnies pétrolières, elles, nagent en plein délire.
Et si on poursuivait en justice les entreprises pétrolières et gazières pour homicide ?